Et maintenant, quelle politique pour la France ?

Les Français n’ont pas le personnel politique qu’ils méritent. Entre la gauche souvent relativiste culturelle, islamophile, communautariste, anti-laïque par antiracisme primaire et parfois laxiste, et la droite souvent simpliste, répressive, communautariste, anti-laïque par catholicisme et parfois raciste, tous les bords se rejoignent par clientélisme pour intenter à la laïcité un procès pour intégrisme, ouvrant un boulevard au FN pour qu’il reprenne seul ce créneau en soufflant le vent du populisme sur les braises d’une société française qui vit une double crise, économique et identitaire.

Les massacres de janvier 2015, nommés attentats par euphémisme, ne trouvent pas dans la laïcité leur cause, mais leur solution. Seule la laïcité peut constituer le noyau identitaire unique de la nation et garantir l’égalité des citoyens sans encourager une concurrence des revendications communautaires. Alors, pour qui voter, quel parti représente encore aujourd’hui une laïcité proactive en France ? Qui saura proposer des mesures volontaires dans l’ensemble des domaines politiques, sans choisir le répressif avant l’éducatif ni l’éducatif avant le répressif, en luttant pour le cantonnement des religions au domaine privé sans donner prise au racisme, en ne réservant pas les critiques aux seuls intégristes catholiques ou juifs sans oser stigmatiser l’islam dont les revendications toujours plus grandes mettent en péril nos valeurs et notre laïcité ?

Les réponses à la guerre terroriste déclarée à la France des Lumières se situent non seulement dans l’amélioration des moyens d’analyse du renseignement et le retour sur le terrain de ses agents aujourd’hui monopolisés par le renseignement technique, mais également dans la fin de l’angélisme face aux croyances, aux structures et aux autorités religieuses, dans le retour de l’état de droit sur tout le territoire avec le recours si nécessaire à l’armée, dans une éducation à la citoyenneté à l’aide de moyens renforcés et d’enseignants formés et soutenus par la société dans leur mission civilisatrice — quitte à ce qu’ils contredisent les parents qui font perdurer des idées malsaines comme on l’a constaté cette semaine —, dans une pérennisation par la loi d’une vraie laïcité qui s’assume et se revendique comme une valeur centrale de la France.

En parallèle, afin que cessent de grossir les rangs des désespérés, et que la République laïque offre une alternative aux religions, la France doit s’atteler à la réduction du sentiment d’injustice et de l’écart des inégalités par la baisse du chômage sur l’intégralité de son territoire, la lutte contre l’évasion fiscale des multinationales et pourquoi pas par l’avènement d’un capitalisme souverainiste et industrialiste qui ne s’inféoderait pas aux intérêts supranationaux et proposerait un Small Business Act à la française. Enfin, pour le long terme, la France doit embrasser la maîtrise sans complexe d’une immigration choisie, basée sur des quotas par pays et par motifs, afin de ne pas accélérer le démembrement culturel ni dépasser nos capacités actuelles d’intégration, déjà mises à mal par la création de ghettos périurbains que subissent les deuxième et troisième générations d’immigrés plus encore que les premières.