Le mythe des musulmans « premières victimes »

De nombreux bien-pensants et alliés objectifs de l’islamisme (Libération, L’Obs, Mediapart, etc.) disent qu’il est injuste stigmatiser l’islam et les musulmans car ces derniers seraient les premières victimes des attentats. Si cela peut être vrai à l’étranger, notamment du fait des luttes entre courants ennemis — notamment l’opposition sunnisme/chiisme qui explique par exemple la condamnation par l’Iran des ayatollahs des attentats en France — c’est loin d’être le cas en France. Bien au contraire, c’est une contrevérité assénée avec une insoutenable légéreté.

On avait moqué Nicolas Sarkozy quand il avait affirmé que Mohammed Merah avait tué des militaires « de type musulman ». On a eu raison de relever cette imprécision de langage car une religion n’est pas une « race ». C’est d’ailleurs ce principe qui explique que la critique de l’islam n’est pas raciste.

C’est pourtant le même critère, celui du « type musulman », qui a été retenu par les terroristes du Bataclan pour épargner un spectateur du concert, comme l’indique cet article du Parisien :

Les tueurs sont impitoyables. Ils ont pourtant épargné Alexis [les prénoms ont été changés], un jeune majeur « typé », comme le décrit une amie, dont la peau mate le fait souvent passer pour un jeune d’origine maghrébine. « Ils l’ont visé, puis se sont repris, explique cette proche. Ils lui ont dit : Toi, t’es des nôtres !, et ils ont tiré sur un autre jeune à ses côtés. »

Le même raisonnement avait été mis en œuvre lors de la tuerie du musée du Bardo à Tunis :

Un touriste yéménite, caché avec Manel, implore à son tour : « “Nous sommes musulmans, épargne-nous.” Le tueur a hésité, puis il m’a dit : “Amshi !” [“Dégage !”]. »

Cela montre bien la volonté de cibler avant tout des Français « de souche », même si les tueurs n’ont pas fait dans la dentelle, et qu’il y eut deux Tunisiennes tuées. Aucune mort n’a plus ou moins de valeur que les autres, alors nous demandons aux islamophiles, de grâce, de garder pour eux leur haine d’eux-mêmes.

Dans la série des mythes, on reproche souvent aux commentateurs français l’amalgame musulman / maghrébin. Si la grande majorité des musulmans dans le monde ne sont pas maghrébins — l’Indonésie en constitue par exemple la plus grande population — en revanche l’écrasante majorité des maghrébins sont des musulmans (plus de 90%), et une vaste majorité des musulmans de nationalité française sont des maghrébins (plus de 80%). S’il convient toujours d’utiliser les mots justes, il ne s’agit pas pour autant d’un amalgame foncièrement malhonnête ou mal informé. CQFD.