Concernant « Tel-Aviv sur Seine »

Bien que nous n’aimions pas particulièrement Anne Hidalgo, la maire PS de Paris qui pour plaire aux électeurs bobos ayant fait basculer la ville de Paris à gauche continue d’organiser la Nuit du Ramadan à l’Hôtel de Ville dans un grand mépris du devoir de laïcité, force est de reconnaître que, face à l’adversité des membres de sa propre majorité, ses arguments en défense de l’évènement festif et non religieux « Tel-Aviv sur Seine » nous semblent justes et mesurés. Ce n’est pas l’État israélien — dont chacun pourra déplorer l’extrémisme du gouvernement Netanyahu souvent critiqué par les Juifs non-israéliens et plus libéraux — qui est invité à Paris Plages, mais uniquement la ville de Tel-Aviv connue pour son progressisme et sa vie nocturne, à même de provoquer l’ire des ultra-orthodoxes. Tandis que le député-maire LR Claude Coasguen considère qu’il fallait inviter tout Israël plutôt que Tel-Aviv, dans un appel de pied clientéliste faisant écho à celui d’Hidalgo avec la Nuit du Ramadan, le FN finalise sa mue après l’exclusion de l’antisémite notoire Jean-Marie Le Pen, lorsque Wallerand de Saint-Just défend la tenue de l’évènement, préférant sans doute réserver l’antagonisme officiel du parti aux musulmans.

Or s’attaquer dans un esprit de boycott total et contre-productif à un projet si peu politique que « Tel-Aviv sur Seine » alors que la mairie de Paris dit par ailleurs avoir appelé à la reconnaissance de l’État palestinien avant que le Parlement ne vote en ce sens il y a quelques mois (à l’initiative de la gauche et malgré l’opposition de Nicolas Sarkozy), n’est-ce pas faire un peu preuve d’antisémitisme ? C’est une chose de critiquer les ultra-orthodoxes haredim en Israël et les Loubavitch prosélytes et communautaristes de la rue des Rosiers qui demandent aux passants s’ils sont juifs, c’en est une autre de critiquer l’ensemble des habitants actuels d’une ville israélienne quand l’Holocauste est sans doute plus responsable qu’eux de la regrettable situation du conflit israélo-palestinien. Dès lors, on ne peut que supposer que les antisémites, chassés du moins officiellement du FN, n’ont plus que la gauche radicale (PG, PC, EELV) pour se cacher, lorsque ses élus propagent les positions d’associations comme BDS (Boycott Désinvestissement Sanctions) et CAPJPO EuroPalestine. Notre billet d’humeur enterrera sans doute les illusions de ceux qui espéraient voir chez nous des cryptoantisémites ou des disciples du Parti de Gauche.