Les événements du nouvel an à Cologne nous ont permis de commencer tout juste à lever le voile sur les conséquences du déni de réalité organisé par les journalistes et les autorités : 652 plaintes à Cologne alors que le premier compte-rendu de la police indiquait une soirée « calme », une semaine de temps de réaction pour les médias à l’ère de l’immédiateté des réseaux sociaux, des évènements passés sous silence de manière similaire en Suède ou à Zurich, un appel — digne d’un imam salafiste — par la maire de Cologne à « s’adapter » et à maintenir un « bras de distance » avec les hommes.
Où va-t-on quand les médias et les pouvoirs publics organisent la protection des délinquants tant qu’ils sont allogènes au détriment des victimes tant qu’elles sont autochtones ? Ce n’est pas un phénomène à mettre sur le compte de l’inconscient autant qu’on le voudrait : une directive imposée à la police allemande vise à enterre les délits provoqués par les migrants.
Les femmes occidentales doivent-elles payer le prix des drames d’une histoire révolue et dont nous n’avons pas l’exclusivité ? Même si les déboires de l’Allemagne, toujours sûre de son fait et prompte à l’imposer à ses voisins, ne nous émeuvent que modérément, et que ce pays a commis des atrocités au siècle dernier — qui ne peuvent et ne doivent être ni oubliées ni pardonnées — ces femmes n’ont jamais voté pour le national-socialisme. Il n’est aucunement prouvé qu’elles l’auraient fait et n’en portent aucune responsabilité. Ne nous y trompons pas, à travers elles c’est notre société et notre mode de vie qui est attaqué. Dès lors, la bonne volonté employée à accueillir aveuglément un flot incontrôlé de migrants, certes en partie pour des raisons démographiques et économiques, mais également dans une démarche d’expiation des pêchés du passé, semble dévoyée.
L’Autre n’est foncièrement ni meilleur ni mauvais, mais l’éducation morale et religieuse, les traditions de son pays d’origine, le mimétisme avec sa communauté pèsent d’un lourd poids dans les comportements. Il convient dès lors d’appliquer le principe de précaution sans contrition, en étant pleinement conscient de la distinction entre le principe du culturel, qui est un discriminant tout à fait légitime, et celui de l’ethnie qui en est un tout à fait discutable même si les deux peuvent coïncider.
Les incidents de Cologne ne résultent-ils pas de l’importation d’un phénomène jusqu’alors propre aux pays arabo-musulmans, le « taharrush gamea », le harcèlement sexuel des femmes dans les foules qui sont encerclées par des groupes d’hommes frustrés, et dont la journaliste de CBS Lara Logan fut la première victime médiatique, en Égypte ? Ne pas nommer ce phénomène relève une fois de plus du déni de réalité.
L’homme n’est par nature pas aussi souple qu’un roseau, et les limites à l’intégration de populations, vivant qui plus est en vase clos, proviennent en toute logique de l’éloignement de leurs cultures par rapport aux nôtres : on peut apprendre une langue, adopter quelques signes extérieurs, mais difficilement réécrire le logiciel de pensée, et l’éducation familiale léguée à la deuxième génération a pour effet de retarder son intégration. Ce n’est malheureusement que le début des « incidents » liés à l’arrivée trop rapide de migrants qui ne sauront, ne voudront ou ne pourront pas s’intégrer et tout l’arsenal admirablement imaginatif d’excuses, d’explications et de refus des amalgames n’a pas encore été déployé à sa voilure maximale.
Il apparaît que nous accordons à nos démocraties, par attachement, optimisme ou confort moral, des capacités sans limite à diluer les problèmes à défaut de les résoudre, à l’instar des océans. Or l’on connaît aujourd’hui les conséquences étendues des problèmes apparemment circonscrits comme les marées noires, les rejets toxiques ou radioactifs et les déchets plastiques. Sans aucunement vouloir assimiler les vagues migratoires en Europe à une pollution, pourquoi devrions-nous traiter nos cultures, nos sociétés sécularisées et émancipées par la science et la démocratie, les libertés que nos ancêtres ont conquises au péril de leurs vies, avec moins d’égard que notre environnement ? Si peu de personnes nient encore la nécessité d’une démarche écologique dont l’objectif est de protéger notre bien commun qu’est la Terre, pourquoi en irait-il autrement pour la défense de ce bien commun que constitue la société occidentale ?
Disons-le clairement, toutes les cultures et tous les discours religieux ne sont pas compatibles avec la démocratie et la liberté occidentales, et si l’on veut accueillir sans condition ni priorité — sans même se soucier des conséquences du fait qu’il s’agisse majoritairement d’hommes seuls — et sans volonté de rééducation comme c’est le cas en Norvège, on affaiblit les valeurs tolérantes et civilisées de notre société par dilution. Derrière la culpabilité comme seule boussole morale et la promotion du multiculturalisme même communautaire se cache une profonde haine de soi que les classes politique et médiatique semblent vouloir imposer au reste de la population.